Fondée en 1452
Une des plus anciennes Bibliothèques publiques de France
Il sagit en réalité de deux bibliothèques :
Celle de lécole latine de Sélestat et celle du grand humaniste Beatus Rhenanus
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Cette bibliothèque est intimement liée au prodigieux essor de lÉcole humaniste : elle est la relique dune période particulièrement glorieuse, non seulement pour Sélestat, mais pour toute lAlsace. En 1441, le curé Jean Westhus et le Magistrat mirent à la tête de lécole latine un éducateur de grand talent, Louis Dringenberg, qui y introduisit les méthodes pédagogiques de lhumanisme rhénan. Sous lui (1441-1477) et ses successeurs Craton Hofman (1477-1501), Jérôme Gebwiler (1501-1509) et Jean Sapidus (1510-1525) le nombre délèves saccrut sans cesse : à partir de 1515, il y en eut près de mille. Presque toute la première génération des humanistes alsaciens y a recu sa formation. Toute école a besoin dinstruments de travail, dune bibliothèque. Se procurer des livres était une tâche particulièrement difficile à une époque où les manuscrits étaient rares et où les premiers incunables coûtaient cher. Cest donc surtout par des dons successifs que se constitua lentement la librairie de lÉcole. Le 13 mars 1452, Jean de Westhus fit don de sa collection de manuscrits, une vingtaine de gros volumes : la Bibliothèque Humaniste de Sélestat était née. Dautres membres du clergé, et maîtres ou anciens élèves de lécole, suivirent son exemple. En 1470, le chapelain Jean Fabri donna douze volumes. Peu de temps avant sa mort, Dringenberg légua à sa chère école tous ses livres. Le célèbre humaniste Jacques Wimpfeling lui offrait de précieux incunables chaque fois quil rendait visite à sa ville natale. Martin Ergersheim, curé de Sélestat de 1503 à 1518, lui légua sa riche bibliothèque privée, qui comprenait plus de cent volumes. La bibliothèque de lécole était installée à létage supérieur dune chapelle donnant sur le côté méridional de léglise paroissiale. Les livres étaient posés sur des tables ou des pupitres ; beaucoup étaient enchaînés pour les préserver du vol. |

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Peu de jours avant sa mort, survenue le 13 juillet 1547, lillustre savant Beatus Rhenanus, lami intime dErasme de Rotterdam, légua à sa ville natale sa Bibliothèque, une des plus riches et des plus belles de lépoque. Comme les bibliothèques publiques étaient alors extrêmement rares, chaque érudit devait nécessairement se constituer une bibliothèque personnelle. Pour cette raison, Beatus travailla durant toute sa vie avec une véritable passion, à développer sa collection de livres. Le jeune élève de Sélestat possédait déjà une soixantaine douvrages. Pendant ses quatre années détudes à lUniversité de Paris, il acquit 188 volumes. Puis ce fut la longue et fructueuse carrière à Bâle et à Sélestat. Petit à petit, les rayons de sa bibliothèque se remplissaient. Sa fortune personnelle lui permettait dacheter tous les livres dont il avait besoin pour ses études historiques ou littéraires. Des anciens professeurs ou condisciples lui envoyaient leurs oeuvres. Limprimeur bâlois Froben lui adressait des ouvrages dont il avait souvent préparé lédition. Ce sont tous ces trésors (environ 670 gros volumes) qui sont devenus la propriété de la ville en 1547. Collection considérable pour lépoque, dautant plus que beaucoup de ces volumes sont des recueils renfermant jusquà quinze oeuvres différentes. Collection unique aussi. Les magnifiques bibliothèques des autres grands humanistes ont été dispersées. Notre Rhenana reste le seul témoin de cette grande époque : document important, permettant non seulement de suivre le développement intellectuel dun des plus célèbres humanistes, mais encore de reconstituer les préoccupations littéraires et religieuses dune grande époque de notre histoire. |
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